15 décembre 2022 Par ulimiz 0

Le blues des sourds-muets

DE MWEZI WAQ. ( BUDA)

Issu d’un pays où la musique a longtemps été le lieu de la mémoire, Mwezi WaQ. reprend une tradition de parole brute, inspirée par celle des Anciens. Une parole tout en rythme, ancrée dans le quotidien et la langue des Comores. Les six interprètes (guitares, violoncelle, percussions, chœurs et chant) se mettent au service d’un répertoire, fait de mélodies à la fois inédites et revisitées, toujours engageantes et au service des masses minorées.

Les textes sont rudes, parfois âpres. Ils parlent du poids de la colonialité, d’un archipel au destin fracassé, de la douleur des disparus, de la violence de l’exil, du repli communautaire qui menace, des enfants-djinns, qui, toujours, reviennent, comme autant de promesses, en leur terre, et aussi d’une utopie collective, qui ferait s’inverser les forces du pouvoir, afin de laisser place à une société plus humaine. Entre la mélancolie des mauvais jours et la ferveur des lendemains que d’aucuns promettent aux Comoriens, une pop bien tassée, qui rend hommage au patrimoine, dans ses largeurs. Un patrimoine que l’on sait né du Divers et de la rencontre.

Mwezi WaQ. nous livre ainsi sa poétique du juste, tout droit venue de ces îles de lune (Comores), où les songes de l’enfance slaloment entre les traces d’un passé enfoui et l’espérance d’un monde meilleur. Le combo le fait de manière singulière et inattendue, tout en rendant hommage au passage à certaines des plumes qui ont fait la force de la scène comorienne des années 1970-2000 : Abou Chihabi, Ali Affandi, Boul, Baco, Souleymane Mze Cheikh…

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